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Au pays noir • Ferdinand Zecca • 1905 Ferdinand Zecca / 1905

Drame en 8 tableaux sur le quotidien des mineurs de houille…
Ferdinand Zecca (1864-1947), comédien venu du spectacle vivant, est embauché comme réalisateur chez Pathé après de premiers essais de cinéma sonore. Il connaît vite un grand succès (Histoire d’un crime, 1901), et devient dès 1903 le directeur artistique de Pathé, supervisant les différents cinéastes de la firme, quitte à parfois signer leurs films de son propre nom – films auxquels il participait cela dit régulièrement à différents niveaux (décor, histoire, image…), rendant la paternité réelle des productions Pathé difficile à établir. Moins artiste que commercial, faisant feu de tout bois, Zecca est surtout à l’affut des innovations et nouveautés (les trouvailles de Méliès, les films de Brighton…), dont il s’inspira ou qu’il plagia avec un talent certain. En découle une filmographie imposante et très éclectique (même si on en a surtout retenu les fééries et films-à-trucs), qui aura été décisive dans la capacité de Pathé a s’imposer comme leader mondial de la production des années 1900.
Pathé, avec Gaumont, fut l’une des plus imposantes sociétés des débuts du cinéma (en 1904, elle contrôle 30 à 50 % des films projetés dans le monde occidental). Ayant le quasi-monopole auprès du public de foires, elle produit énormément (parfois au détriment de la qualité), et participe très tôt, de par la diversité de son catalogue, à accentuer la découpe des films en « genres » ; elle pratique également une politique d’expansion par ses filiales à l’étranger ; et elle édite enfin les productions du « Film d’art », qui ouvrent le cinéma à un public plus bourgeois. Certains grands noms des deux premières décennies du cinéma travailleront chez Pathé : Albert Capellani, Ferdinand Zecca, Segundo de Chomón, ou encore Max Linder. La firme sera également célèbre plus tard pour ses actualités cinématographiques (le Pathé Journal, lancé dès 1908, deviendra très populaire dans l’entre-deux-guerre).
France / 0h14 / Imdb / DVD
Lucien Nonguet aurait co-réalisé le film

L’Enfer • Francesco Bertolini, Giuseppe De Liguoro et Adolfo Padovan • 1911 Francesco Bertolini, Giuseppe De Liguoro et Adolfo Padovan / 1911

Dans une forêt obscure, Dante rencontre Virgile, et entreprend avec lui la traversée des cercles de l’enfer…
Giuseppe De Liguoro (1869-1944) est le plus célèbre des trois cinéastes. Il s‘agit d’un acteur et metteur en scène issu de l’aristocratie (il est comte), qui s’intéressa très tôt au théâtre – ce qui explique entre autres son goût, lorsqu’il se tourne vers le cinéma en 1908, pour les grandes adaptations et les films costumés. Il en tournera plusieurs pour la Milano film, dont il fut le directeur artistique, avant de délaisser Milan en 1914 pour tourner avec d’autres compagnies parsemées à travers l’Italie (Gloria Films, Catene Films, Roman Caesar Film, Gladiator Film…), à qui il offrira plusieurs autres succès commerciaux, notamment en mettant en scène la diva Francesca Bertini.
Il est plus difficile de trouver des informations sur Francesco Bertolini (?-?) et Adolfo Padovan (1896-1930), qui sont seulement connus pour ce film. Le premier était semble-t-il un homme multitâche, ici rattaché à la direction artistique ; le second ne travailla que temporairement pour le cinéma, étant avant tout auteur d’essais littéraires et philosophiques, et probablement employé sur L’Enfer en tant que tel. Le succès international du film poussa les trois cinéastes à co-réaliser une adaptation de L’Odyssée (1911), qui n’a que partiellement survécu jusqu’à nous.
Italie / 1h11 / Imdb / DVD
Titre original : L’Inferno

Octobre • Sergueï M. Eisenstein • 1928 Sergueï M. Eisenstein / 1928

Février 1917 : le système tsariste s’effondre, et la bourgeoisie prend provisoirement le pouvoir. À Saint-Pétersbourg, les manifestations populaires sont réprimées dans le sang…
Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein (1898-1948) est l’un des cinéastes les plus célèbres de l’histoire du cinéma, et l’emblème virtuose de l’école soviétique muette qui, dans la deuxième partie des années 20, explora toutes les possibilités expressives, narratives, et esthétiques du montage. Si Eisenstein a beaucoup théorisé son propre cinéma, et inventé de nombreux concepts (montage des attractions, montage polyphonique ou vertical…), son œuvre possède aussi une part plus inconsciente : exultante, extatique, impulsive, violente, voire sensuelle. La liberté artistique et les moyens inédits dont il bénéficie durant le muet (où il chante l’histoire de la révolution soviétique) ne dureront pas : parti un temps à l’étranger (Europe, USA, Mexique), il aura bien plus de difficultés à son retour en URSS, ses films parlants rencontrant la réticence et la censure du pouvoir Stalinien.
Grigori Aleksandrov (1903-1983) est d’abord connu pour avoir été le collaborateur (acteur, co-scénariste) d’Eisenstein, et surtout son co-réalisateur sur deux de ses films muets (Octobre et La Ligne générale). Il le suivra jusqu’au Mexique, puis prend son indépendance et retourne en Russie avec un film burlesque, qui est aussi le premier film musical soviétique (Les jolis garçons, 1934, énorme succès en salles). Il sera paradoxalement moins inspiré suite à la mort de Staline (alors même que le censure désserre quelque peu son étau), se retranchant dans la réalisation de films documentaires sur la révolution.
URSS / 2h22 / Imdb / DVD
Titre complet : Octobre : dix jours qui ébranlèrent le monde
Titre original : Oktyabr’ : Desyat’ dney kotorye potryasli mir
Coréalisé avec Grigori Aleksandrov

Preston Egg Rolling • Mitchell & Kenyon • 1901 Mitchell & Kenyon / 1901

« See Yourselves as Others See You » : durant les premières années du cinéma, Mitchell et Kenyon allèrent de ville en ville filmer les gens en journée, pour leur projeter leur image le soir même… (film entier).  [article]
Sagar Mitchell (1866-1952) et James Kenyon (1850-1925) fondèrent la compagnie « Mitchell & Kenyon » (aussi appelée la « Norden ») en 1897, entreprise qui fut l’une des plus importantes du tout jeune cinéma britannique. S’ils ont réalisé des fictions et des films d’actualités rejouées, ce sont leurs vues documentaires (foires, parades, scènes de rues, évènement sportifs…) réalisées de leur propre initiative ou sur commande (d’usines, de municipalités…) qui furent très populaires auprès du public : le peuple filmé, assuré de se voir à l’écran le soir même, a un rapport inédit à la caméra qui fait toute la saveur de ces vues. Les films de Mitchell et Kenyon, au-delà d’être singuliers dans leur forme (accumulation maximum de personnes et configurations étranges qui en résultent, successions rapides de plans…), constituent également un important témoignage sociologique.
Royaume-Uni / 0h02 / Imdb / DVD

Prologue • Lloyd Bacon & Busby Berkeley • 1933 Lloyd Bacon, Busby Berkeley / 1933

À l’avènement du cinéma parlant, Chester Kent, producteur et metteur en scène de spectacles musicaux, se retrouve sans travail. Il décide alors de monter des prologues destinés à passer en première partie des films…
Busby Berkeley (1895-1976) fut le grand chorégraphe (et réalisateur de ces séquences chorégraphiées) du premier âge de la comédie musicale, qui porte indéniablement sa marque. Ancien sous-officier instructeur de l’armée, il créée d’immenses tableaux humains synchronisés, et souvent glacés (filles toutes semblables, grands sourires, décors frisant l’abstraction art déco…), qui utilisent les corps en gigantesques géométries humaines – inventant par la même occasion un arsenal d’idées de mise en scène (plongées totales, forts jeux de contrastes) pour s’y confronter.
Lloyd Bacon (1889-1955), après avoir exercé plusieurs années comme acteur (notamment chez Chaplin), devint un cinéaste extrêmement prolifique (près de 100 longs-métrages en trente ans) participant avec d’autres à construire le « style Warner » (ce style brut, nerveux, rapide, qui fit la renommée du studio). Il reste surtout célèbre pour ses comédies musicales des années de grande dépression (42e rue, notamment) – films où son style énergique, rythmé, épousant la vitalité du jeu des acteurs, complémente idéalement les grands numéros de Berkeley.
USA / 1h44 / Imdb / DVD
Titre original : Footlight Parade

L’Étudiant de Prague • Paul Wegener • 1913 Paul Wegener, Stellan Rye / 1913

Prague 1820. Balduin, étudiant sans le sou, vend l’image de son reflet dans un miroir à un énigmatique usurier. Il devient alors riche, mais son reflet vit sa propre vie, au point de prendre le pas sur la sienne. Un jour, alors qu’il est provoqué en duel suite à sa vie dissolue, Balduin voit le père de l’opposant l’implorer de ne pas aller jusqu’au bout…
Paul Wegener (1874-1948) est l’un des nombreux cinéastes allemands formés dans la troupe de Max Reinhardt, dont il fut l’un des plus célèbres comédiens. Il réalise une dizaine de films marqués par l’horreur et le fantastique, dont deux furent fondamentaux pour le cinéma allemand : L’Étudiant de Prague, grand succès critique et public qui en lance en quelque sorte le coup d’envoi, et qui préfigure certains aspects (notamment thématiques) de l’expressionnisme ; et Le Golem (1920), qui en est justement l’un des films les plus emblématiques. Mais Wegener restera surtout attaché au théâtre, et ce jusqu’à l’après seconde guerre mondiale, où il participe activement à reconstruire la vie culturelle de Berlin.
Stellan Rye (1880-1914) est l’un des nombreux talents danois qui rejoignirent l’Allemagne au cours des années 10 – cinéma danois dont il rapporte certains traits, comme le goût du tournage en extérieur. Après L’Étudiant de Prague, qu’il conçoit de concert avec Paul Wegener et Hanns Heinz Ewers (le scénariste), il devient l’un des cinéastes les plus actifs et prometteurs du jeune cinéma allemand, mais voit sa carrière fauchée par la première guerre mondiale, où il meurt prisonnier de guerre.
Allemagne / 1h25 / Imdb / DVD
Titre original : Der Student von Prag