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C’est le jour de l’an en Iran : tous les foyers se procurent un poisson, car d’après la coutume, la possession de cet animal assure bonheur et prospérité pendant une année…
Jafar Panahi (1960-) commence sa carrière à la télévision, et sera d’abord l’assistant d’Abbas Kiarostami, qui aura une influence considérable sur ses premiers films (il écrira d’ailleurs le scénario de deux d’entre eux). Contrairement à lui, cependant, Panahi s’attaque très frontalement à la société iranienne (notamment à la condition des femmes), et aura de ce fait des soucis beaucoup plus concrets avec la censure. Malgré leur grand succès en festival, et leurs nombreux prix remportés, la plupart de ses films se voient ainsi interdits en Iran, jusqu’à ce que Panahi se voie condamné, en 2010, à ne plus pouvoir tourner pour vingt ans : la suite de sa carrière se fait donc dans la clandestinité, son cinéma se réinventant formellement pour tourner en cachette, et intégrer cette censure à la narration même des films.
Iran / 1h25 / Imdb / DVD Titre original : Badkonake sefid
Après avoir volé un collier, un jeune voyou, Walter, et sa complice, Francesca, se mêlent à un convoi de travailleuses, les « mondines », qui part vers les rizières. Mais étant sans contrat, comme d’autres femmes arrivées sur place, Francesca n’a pas le droit de travailler…
Giuseppe De Santis (1917-1997) accompagne d’abord le néoréalisme comme critique, puis comme co-scénariste (pour Visconti), avant de passer à la réalisation en 1945. Si son cinéma se démarque des autres films du mouvement par un ton politiquement engagé, et des revendications sociales clairement exprimées, il réalise aussi avec Riz Amer, grand succès international, l’un des films les plus sensuels et incarnés du courant. Il tombe en disgrâce critique au cours des années 50, et peine de plus en plus à produire ses films – il ne tournera plus après 1972.
Italie / 1h48 / Imdb / DVD Titre original : Riso amaro
En 1990, un tremblement de terre dévaste le nord de l’Iran. Un cinéaste se rend sur place, accompagné de son fils, pour essayer de retrouver les deux jeunes acteurs du film qu’il y avait tourné.
Abbas Kiarostami (1940-2016) fut le visage du cinéma iranien pour le reste du monde dès les années 80 (il recevra, notamment, une palme d’or en 1997). Si son œuvre apparut d’abord comme un héritage particulièrement pur du néoréalisme, elle laissa vite entrevoir une autre dimension : celle de la mise en question du réel (mélange de fiction et de faits avérés, mises en abyme, flou entre réel et reconstitution, entre vérité et mensonge, jeux de références et de renvois entre les différents films). Peuplée de personnages d’enfants, mais aussi de voitures (habitacle intime de nombre de ses films), sa filmographie fait affleurer une discrète spiritualité de la captation du réel.
Iran / 1h35 / Imdb / DVD Titre original : Zendegi va digar hich
1940. Une famille de paysans pauvres du Nordeste fuit la sécheresse et la famine…
Nelson Pereira dos Santos (1928-2018) fut, avec Glauber Rocha, la figure de proue du Cinéma Novo. Après un voyage formateur en France, il rentre au Brésil pour façonner une œuvre découlant des principes du néoréalisme italien, dont il va pousser l’esthétique dans ses retranchements cruels et documentaires. Son cinéma réaliste, penché sur les favelas ou le Sertão, devra après le coup d’Etat militaire (1964) s’exprimer sur un registre plus allégorique. Le reste de sa carrière s’intéressera aux rapports entre politique et religieux, et se terminera par une série de documentaires.
Brésil / 1h43 / Imdb / DVD Titre original : Vidas Secas
Chômeur depuis deux ans, Antonio trouve un emploi de colleur d’affiches, mais il se fait voler sa bicyclette, outil indispensable dans le cadre de son nouveau métier. Accompagné de son fils, il part retrouver sa bicyclette à travers Rome…
Vittorio De Sica (1901-1974) fut d’abord comédien, métier qu’il continuera toute sa vie en parallèle de sa carrière de cinéaste – et qui l’aidera beaucoup pour diriger les acteurs amateurs de certains de ses films. Après quelques premiers essais derrière la caméra, son cinéma fait une rencontre fondamentale en la personne de Cesare Zavattini, théoricien et scénariste principal du néoréalisme italien alors naissant. De Sica tournera quatre de ses scénarios (dont Le Voleur de bicyclette, qui eut un retentissement international). Le reste de sa carrière (plus de trente films), qui se consacre à un cinéma plus commercial, et qui abandonne sa fibre tragique pour la comédie, ne fut pas toujours aussi convaincant.
Italie / 1h29 / Imdb / DVD Titre original : Ladri di biciclette
Dans le Bengale rural des années 20, le quotidien d’une famille pauvre, dont le père est parti en ville gagner de l’argent. Apu, un garçon de 7 ans, y découvre la vie aux côtés de sa sœur, de sa mère, et d’une vieille parente.
Satyajit Ray (1921-1992), dont le premier film (La Complainte du sentier) connut un grand succès en festival, fut longtemps le seul ambassadeur du cinéma indien en occident. Issu d’une famille d’écrivains, et fortement marqué par le néoréalisme, il restera très attaché à son Bengale natal (il se tiendra toujours éloigné des grands studios de Bombay et de Madras), et fut parfois accusé en son pays de n’en montrer que la pauvreté. Ses films lents, attentifs, ont souvent été salués pour leur grand humanisme.
Inde / 2h05 / Imdb / DVD Titre original : Pather panchali