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L’Inde fantôme • Louis Malle • 1969 Louis Malle / 1969

Au cours de l’année 1968, Louis Malle fait un voyage de six mois à travers l’Inde, caméra à la main… (ouverture du film)  [article]
Louis Malle (1932-1995), issu d’une grande famille bourgeoise, n’aura de cesse de tromper cet héritage familial par des passions politiques marxistes, un goût de l’altérité et du voyage (tournages en mer, en Inde, aux USA), et une habitude à traiter de sujets scandaleux (inceste, collaboration avec le nazisme…) – sujets qu’il filme d’une façon calme et dépassionnée, avec un regard totalement dénué de morale. Cette forme apaisée, voire traditionnelle, fit qu’il ne fut jamais tout à fait associé à la Nouvelle vague, bien qu’en étant contemporain. Il conserve plutôt l’image d’un franc-tireur, singulier tant par ses expérimentations et l’éclectisme chercheur de sa filmographie, que par sa capacité à toucher un large public, et à se fondre sans difficultés, à l’occasion, dans les formes du cinéma américain. Bien qu’ayant tourné plusieurs documentaires, il reste aujourd’hui surtout célèbre pour ses fictions.
France / 6h18 / Imdb / DVD
L’Inde fantôme est composé de 7 épisodes,
cet extrait est issu du premier d’entre eux (
La Caméra impossible).

L’Appel du courlis • Henry Barakat • 1959 Henry Barakat / 1959

Amna, quittant son village natal avec sa mère et sa sœur, découvre les cruautés de l’âge adulte et de la ville. Bientôt confrontée à un évènement terrible, elle va y fomenter sa vengeance… (ouverture du film)
Henry Barakat (1914-1997) est un cinéaste souvent associé à la veine plus sociale et réaliste de l’âge d’or du cinéma égyptien – tendance dont il fut effectivement l’un des représentants, et à laquelle on peut rattacher ses œuvres les plus célèbres (L’Appel du courlis, Le Péché). Mais sa filmographie, très populaire, est d’abord caractérisée par un grand éclectisme (mélodrames, films historiques, comédies romantiques et musicales…), ainsi que par une humilité de cinéaste artisan (Barakat réalisa plus de 80 longs-métrages, les projets ambitieux alternant avec des productions sans prétention). Sa filmographie est traversée par la question de la condition féminine (accompagnant la libération des mœurs du pays), ainsi que par une attention à la diversité (sociale, ethnique ou géographique) du peuple égyptien.
Égypte / 1h49 / Imdb / DVD
Autre titre français : La Prière du rossignol
Titre original : Douaa al-kawrawan

Rat Trap • Adoor Gopalakrishnan • 1981 Adoor Gopalakrishnan / 1981

Unni, le dernier héritier masculin d’une famille féodale en décadence, n’accepte pas de s’adapter aux changements de la société. Isolé avec ses sœurs, sombrant dans l’apathie et la paranoïa, il se repose de plus en plus sur la cadette…
Adoor Gopalakrishnan (1941-) est l’un des réalisateurs les plus reconnus du cinéma de Kerala (région du sud de l’Inde). Venu du théâtre, fortement influencé par les indépendants du cinéma bengali (Satyajit Ray, Ritwik Ghatak), et dans un style d’une extrême méticulosité, il met en scène des contes cruels où les personnages écrasés de torpeur, pris dans des mécaniques qui les dépassent, s’abîment à la lisière de la folie.
Inde / 2h01 / Imdb / DVD
Titre original : Elippathayam

La Noire de… • Ousmane Sembène • 1966 Ousmane Sembène / 1966

À Dakar, Diouana, une jeune Sénégalaise, est embauchée comme gouvernante par une famille de Blancs. Lorsque la famille rentre en France, la femme prie Diouana de les suivre… (fin du film)
Ousmane Sembène (1923-2007), avant de devenir cinéaste, fut d’abord une figure intellectuelle et un écrivain, et son cinéma politiquement engagé, penché sur le néo-colonialisme et réfléchissant l’Afrique de son temps, resta toujours comme en dialogue avec l’écriture littéraire de son auteur. Sembène reste considéré comme le père du cinéma d’Afrique subsaharienne – pas seulement parce qu’il en réalise, avec La Noire de…, le premier long-métrage, mais aussi parce que son style servira de matrice aux cinémas d’auteur du continent entier (notamment par ce souci de s’arracher aux narrations et aux formes de l’occident, pour se peindre et se voir d’une manière qui lui soit propre).
Sénégal / 1h05 / Imdb / DVD

La Jeune fille au carton à chapeau • Boris Barnet • 1927 Boris Barnet / 1927

Natacha Korosteleva fabrique des chapeaux à domicile, qu’elle livre ensuite à Moscou. Au cours d’un de ses déplacements, elle fait la connaissance d’un jeune ouvrier provincial. Afin de lui venir en aide, elle contracte avec lui un mariage fictif…
Boris Barnet (1902-1965), grand cinéaste comique du muet soviétique, eut une position assez marginale vis-à-vis de l’école de montage dont il était le contemporain. D’un côté, il apparaît comme l’héritier direct des comédies de Lev Koulechov (le premier théoricien du montage en URSS, qui fut son professeur), et sa direction d’acteur énergique se rapproche des principes de la FEKS, autre courant lié au montage. Mais à l’inverse de la plupart de ses collègues, il n’a pas cherché à théoriser son cinéma, qui se bâtit naturellement autour des personnages et de la liberté du comédien (une conception du corps agissant, et du burlesque, que Barnet hérite entre autres de son passé de boxeur). Plus que par la comédie, c’est par leur tendresse lunaire que ses films tranchent avec leur époque, loin des expérimentations un peu froides des années 20, ou du scénario-roi qu’imposera le cinéma sous Staline. Chroniqueur amusé de la vie quotidienne de ses concitoyens, il aura des difficultés à retrouver l’inspiration après-guerre, et se donnera la mort en 1965.
URSS / 1h38 / Imdb / DVD
Titre original : Devushka s korobkoy

Le Chevalier de Maison-Rouge • Albert Capellani • 1914 Albert Capellani / 1914

À Paris, en 1793, pendant la Terreur, le Chevalier de Maison-Rouge fomente un complot pour faire évader la reine Marie-Antoinette.  [article]
Albert Capellani (1874-1931) fut, en France, l’un de ceux qui façonnèrent la transition d’un cinéma forain à un cinéma bourgeois, et qui poussèrent à l’allongement de la durée des films. Deux raisons à cela. L’adaptation littéraire, tout d’abord : il en tourna beaucoup (Les Misérables, Germinal, L’Arlésienne…), et fut le directeur artistique de la SCAGL (Société Cinématographique des Auteurs et Gens de Lettres), qui poursuivait la mouvance du « film d’Art » au sein de Pathé. Le théâtre, ensuite : il en reprend de nombreux traits et comédiens. En résulte un cinéma plein de maintien, aux tableaux fermement composés, dont le naturalisme appuyé cohabite en une étrange harmonie avec l’artificialité du théâtre. Après dix années prolifiques chez Pathé, Capellani ira travailler aux USA ; lorsqu’il rentre en France, en 1922, ses problèmes de santé ne lui permettent plus de tourner.
Pathé, avec Gaumont, fut l’une des plus imposantes sociétés des débuts du cinéma (en 1904, elle contrôle 30 à 50 % des films projetés dans le monde occidental). Ayant le quasi-monopole auprès du public de foires, elle produit énormément (parfois au détriment de la qualité), et participe très tôt, de par la diversité de son catalogue, à accentuer la découpe des films en « genres » ; elle pratique également une politique d’expansion par ses filiales à l’étranger ; et elle édite enfin les productions du « Film d’art », qui ouvrent le cinéma à un public plus bourgeois. Certains grands noms des deux premières décennies du cinéma travailleront chez Pathé : Albert Capellani, Ferdinand Zecca, Segundo de Chomón, ou encore Max Linder. La firme sera également célèbre plus tard pour ses actualités cinématographiques (le Pathé Journal, lancé dès 1908, deviendra très populaire dans l’entre-deux-guerre).
France / 1h49 / Imdb / DVD